Témoigner

liv_parapente_mer_de_glaceSur cette page, seront proposés vos témoignages (entre 3000 et 6000 signes) à propos des liens entre l’évolution du climat et la haute montagne (ampleur des impacts & intérêt des valeurs de l’alpinisme pour lutter contre les bouleversements climatiques). Que vous soyez scientifique, promeneur, berger, forestier, guide de haute montagne, entrepreneur de remontées mécaniques ou élu local, peu importe, pourvu que votre lien à la montagne vous ait déjà permis de constater les évolutions climatiques globales et de vous positionner par rapport à elles.

Proposez et illustrer ici vos prises de parole, récits d’expérience en montagne, simples anecdotes ou considérations plus larges sur la place de la montagne et de ses pratiques dans le débat public autour des solutions conviviales et solidaires pour un monde vivable.

Sur la photo ci-contre, Liv Sansoz survole une Mer de Glace qui se réduit à peau de chagrin.

« Donc, je déclare ennemi de la nature quiconque ne juge pas les hautes montagnes très dignes d’une longue contemplation. Assurément les parties hautes des cimes les plus élevées semblent être au-dessus des conditions ordinaires et échapper à nos intempéries, comme si elles faisaient partie d’un autre monde. Là-haut, l’action du soleil tout-puissant n’est pas la même, non plus que celle de l’air et des vents. Les neiges y sont éternelles, et cette matière extrêmement molle et qui fond sous la pression des doigts n’a cure ni des ardeurs du soleil, ni de ses feux brûlants (…). Qui pourrait faire le compte exact des espèces d’animaux et des hauts pâturages de bêtes sauvages qu’on rencontre dans la montagne ? Tout ce que la nature produit ailleurs çà et là et avec parcimonie, dans la montagne elle le fait voir, le donne, le procure en abondance et en entier, comme en un morceau, étalant aux regards toutes ces richesses, tous ses joyaux.
Aussi, trouve-t-on dans la montagne à admirer au plus haut degré tous les éléments et la diversité de la nature. On y peut considérer le « monstrueux fardeau de la terre », comme si la nature y faisait parade de ses forces et voulait les éprouver en élevant un si grand poids, qui cependant tend de lui-même à s’affaisser toujours et avec une puissance énorme. De là jaillissent très abondantes les eaux qui suffisent à l’arrosage de la terre. »

Lettre de Conrad Gesner à Jacques Vogel, « Sur l’admiration de la montagne », 1541.

Eric Julien

eric_julienGéographe, alpiniste, en 1985, Eric Julien a fait une rencontre qui va marquer le cours de sa vie. Il sera sauvé d’un œdème pulmonaire par les Indiens Kogis, alors qu’il tentait de rejoindre les sommets enneigés de la Sierra Nevada de Santa Marta, (Colombie) massif montagneux, le plus haut du monde en bordure de mer.Depuis cette époque, afin de les remercier, il les aide à racheter leurs terres ancestrales, afin de leur permettre de continuer à vivre en indiens, sur des terres Indiennes. En parallèle, Eric JULIEN accompagne les cadres et dirigeants d’entreprises pour leur transmettre des valeurs de management radicalement nouvelles, inspirées de la culture kogi : coopération, intelligence collective, respect et intégration des principes du vivant, reconstruction du lien homme-nature, gestion non violente des conflits, rapport au temps, à la matières, à l’espace… Les Indiens Kogis, considérés par les autres peuples amérindiens eux-mêmes comme le peuple hautement spirituel, sont les premiers témoins, et parmi les premières victimes des grands bouleversements de la nature dont la chute de la biodiversité et le changement climatique sont les signes les plus palpables. Pour eux, la Sierra, qui contient, sur quelques centaines de kilomètres carrés, presque tous les climats de la terre, est comme une représentation locale du Monde. Les déséquilibres qu’ils constatent aujourd’hui se produiront à l’échelle globale demain. Ce peuple de montagnards nous alerte depuis des décennies sur l’urgence de modifier nos comportements et de retrouver du sens à nos actions. Dans le projet ‘Sommet(s) pour le Climat’, Eric Julien fait le lien entre ces témoignages précieux que les Kogis nous partagent et l’urgence de nous [ré]approprier les valeurs qu’ils ont à nous proposer pour leur propre survie – et la notre !

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